Enfant indien heureux épargnant de l'argent dans une tirelire avec son père

L’investisseur avantagé : Parler d’argent avec vos enfants (Ép 96)

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Robin Taub, CPA, CA, conférencier et auteur à succès, se joint au balado pour parler des enfants et de l’argent. Les points suivants sont notamment abordés :

  • L’importance de l’éducation financière
  • Le manque d’éducation en matière de planification financière pour les enfants et les jeunes
  • Par où commencer afin d'aider vos enfants et petits-enfants
  • Les choses importantes que les adolescents et les jeunes adultes peuvent faire

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Transcript

Chris Cooksey : Bonjour et bienvenue dans L’investisseur avantagé, un balado de Raymond James Ltée, qui offre une perspective aux investisseurs canadiens voulant rester informés et concentrés sur le succès à long terme. Nous enregistrons cet épisode le 23 mai 2024. Je m’appelle Chris Cooksey et je travaille pour le service Communications d’entreprise et marketing de Raymond James. Aujourd’hui, nous recevons Robin Taub, comptable professionnelle agréée, conférencière d’honneur et auteure à succès. Son dernier livre primé, The Wisest Investment: Teaching Your Kids to Be Responsible, Independent and Money-Smart for Life, fournit aux parents les renseignements, les stratégies et l’inspiration dont ils ont besoin pour sensibiliser leurs enfants aux questions d’argent.

Bienvenue à L’investisseur avantagé, Robin. Merci beaucoup d’avoir pris le temps de discuter avec moi aujourd’hui. C’est une belle journée ensoleillée à Toronto. J’espère que vous vous portez bien.

Robin Taub : Oui, merci de m’avoir invitée, Chris. J’ai hâte de commencer notre conversation.

Chris Cooksey : Génial. Comme nous le savons tous les deux, la littératie financière de façon générale et probablement l’éducation sur les finances personnelles sont inexistantes au pays, du moins dans un cadre officiel. Il y a évidemment des personnes comme vous et peut-être quelques entreprises qui font certaines choses, mais en général, il semble que ce soit quelque chose qui manque dans le système éducatif. Du moins, c’est ce que je pense...

Robin Taub : Puis-je contester un peu cette idée?

Chris Cooksey : Bien sûr, absolument.

Robin Taub : Au Canada, la littératie financière est enseignée dans toutes les provinces et tous les territoires. La situation sera différente selon l’endroit où vous vivez, car l’éducation est une responsabilité provinciale ou territoriale. Par exemple, en Ontario, où je vis, la littératie financière est enseignée à l’école depuis au moins 10 ans. Elle a été intégrée dans le programme scolaire, et il y a aussi beaucoup plus de cours indépendants maintenant. Par exemple, en dixième année, un module est consacré à la littératie financière. En Colombie-Britannique, par exemple, il existe depuis très longtemps un cours appelé « Planification 10 ». Nous avons créé une carte qui montre tous les différents cours offerts au Canada et, comme je l’ai mentionné, certains sont obligatoires, d’autres sont facultatifs. Nous l’avons publiée sur LinkedIn en novembre 2023, le mois de la littératie financière. Je pense donc que beaucoup de gens pensent comme vous, que ce n’est pas enseigné de manière officielle, ce qui signifie peut-être que ce n’est pas enseigné de manière efficace, et c’est là que les parents entrent en jeu. C’est néanmoins un sujet enseigné à l’école.

Chris Cooksey : J’ai trois enfants, deux qui viennent d’être diplômés et un qui va l’être cette année. Et à moins que ce fût enseigné dans l’ombre, et probablement la COVID a eu une incidence, car je ne sais pas si l’éducation était prise au sérieux pendant la COVID. Mais, c’est bon d’entendre que des progrès ont été faits, car lorsque j’étais enfant, cela n’existait pas et n’était pas du tout enseigné. C’est une chose très importante sur la façon dont une personne « s’en sort », si vous voulez. Je pense que nous apprenons probablement nos habitudes d’argent de nos parents. Souvent, cela peut être très positif, mais cela peut aussi être très négatif. Êtes-vous d’accord?

Robin Taub : Bien sûr. L’une de mes stratégies pour les parents qui tentent de sensibiliser leurs enfants et qui veulent le faire est d’essayer d’abord de mettre de l’ordre dans leurs finances personnelles afin de pouvoir montrer l’exemple et d’être de bons modèles financiers pour leurs enfants. Que vous en soyez conscient ou non, vous êtes un modèle pour vos enfants, y compris en matière d’argent. Ils reprennent donc les choses que vous faites et dites, ainsi que vos habitudes. Il en vaut donc vraiment la peine d’essayer de montrer l’exemple, car les habitudes sont tenaces. Elles créent des voies neuronales qui sont difficiles à modifier. Vous voulez inculquer de bonnes habitudes à vos enfants dès le début de leur vie.

Chris Cooksey : C’est tout à fait logique. Je me suis dit que si mes enfants devenaient des membres productifs de la société avec une bonne situation financière ou que je les ai donnés quelques conseils sur la manière d’équilibrer leur carnet de chèques ou de rembourser leurs cartes de crédit, entre autres, j’ai réussi à mener à bien une de mes grandes missions. Je suis heureux d’apprendre que nous progressons dans cette voie.

Robin Taub : Ce sont deux bons exemples. Comme vous l’avez dit, il s’agit pas nécessairement d’utiliser un carnet de chèques, mais simplement de savoir où vous en êtes, d’être conscient de l’argent que vous avez, de ce que vous possédez, de ce que vous devez, de vos mouvements de trésorerie et de votre valeur nette, et ensuite, de prendre de bonnes habitudes, comme payer le solde de votre carte de crédit tous les mois, pas le paiement minimum, mais idéalement le montant total, et utiliser le crédit de manière responsable.

Chris Cooksey : Oui, et comme nous l’avons dit, c’est tellement important pour leur avenir. Nous avons beaucoup de choses à aborder. Si vous êtes prête, abordons l’aspect plus formel du sujet. Pourquoi ne pas commencer par qui est Robin, votre parcours et pourquoi vous vous êtes lancée dans ce domaine de la planification financière, si vous voulez.

Robin Taub : D’accord. En fait, je ne suis pas une planificatrice financière agréée, mais plutôt comptable professionnelle agréée, comme vous l’avez mentionné dans l’introduction. Lorsque j’ai obtenu mon diplôme universitaire, j’ai travaillé dans l’un des quatre grands cabinets comptables, KPMG. J’y ai passé quelques années. Mes clients étaient principalement des institutions financières. Je suis passée à un cabinet de taille moyenne qui a fini par fusionner avec Ernst Young et où je me suis spécialisée en fiscalité. J’ai fini par quitter le cabinet afin de travailler pour l’un de ses clients en syndication immobilière. J’ai ensuite quitté la comptabilité pour travailler à Citibank Canada dans le domaine du marketing des produits dérivés.

J’ai donc acquis une vaste expérience dans les domaines de la comptabilité et de la finance, et j’ai toujours été intéressée par les finances personnelles. La littératie financière est devenue mon domaine d’intérêt lorsque j’étais bénévole au sein d’un comité de CPA Canada, l’organe directeur, concernant le leadership des femmes. À l’époque, soit vers 2008, juste après la crise financière mondiale, des recherches ont été menées et ont démontré que les parents avaient de la difficulté à sensibiliser leurs enfants aux questions d’argent. L’étude a révélé que 78 % des parents avaient essayé de sensibiliser leurs enfants, mais que les deux tiers d’entre eux ne pensaient pas avoir particulièrement réussi, et que plus de la moitié d’entre eux ne savaient pas de quelles informations ils avaient besoin. On m’a donc approché, parce que j’avais des enfants et une certaine expérience avec les médias, pour me demander si je voulais écrire ce livre pour aider les parents à sensibiliser leurs enfants aux questions d’argent. C’est donc la genèse du projet. À partir de là, j’ai commencé à me concentrer sur la création de contenu financier.

J’ai écrit le livre et participé à des conférences, mais j’ai également travaillé avec de nombreuses sociétés de services financiers au fil des ans, en créant du contenu financier qu’elles utilisent dans le cadre de leurs initiatives de marketing de contenu, ainsi que dans le cadre de campagnes et de collaborations.

Chris Cooksey : Intéressant. On peut donc dire que c’est une sorte de passion pour vous.

Robin Taub : Oui. En fait, c’est quelque chose qui m’a toujours intéressée. Je pense que c’est une manifestation du fait d’avoir de l’expérience financière de l’appliquer à sa vie personnelle. J’ai toujours pensé que mes enfants avaient besoin d’apprendre à gérer leur argent, parce que je savais que c’est une compétence de vie essentielle. Ils devront le faire toute leur vie et devront donc être en mesure de prendre des décisions financières responsables à chaque étape de leur vie.

Chris Cooksey : Oui. J’allais justement aborder le sujet, si quelqu’un vous demande, Robin, pourquoi la littératie financière est importante. Vous venez de répondre en partie à la question. C’est une compétence de vie qui est nécessaire afin de se frayer un chemin dans la vie, qu’il s’agisse d’obtenir un prêt hypothécaire ou un prêt automobile, ou simplement, de faire ses courses.

Robin Taub : Effectivement, j’aime dire que le placement le plus sage que vous puissiez faire est de sensibiliser vos enfants aux questions d’argent. La raison pour laquelle c’est si important, c’est à la fois du point de vue des enfants et de celui des parents. Du point de vue de l’enfant, c’est une compétence de vie essentielle. Ils en auront besoin. La littératie financière consiste à posséder les connaissances, les compétences et la confiance nécessaires pour prendre des décisions financières responsables tout au long de sa vie. Tout le monde en a besoin. La deuxième raison est le stress financier, les soucis d’argent étant la principale source de stress pour les Canadiens et les Américains pour la sixième année consécutive. C’est plus important que le stress occasionné par la santé, le travail ou les relations. Le stress financier peut entraîner des problèmes physiques tels que l’hypertension artérielle et les maladies cardiaques, ainsi que d’autres troubles comme les problèmes auto-immuns, les migraines et, bien entendu, les problèmes de santé mentale tels que le stress et l’anxiété. Nous voulons que nos enfants n’aient pas à subir cela s’ils ont des compétences financières. Nous voulons qu’ils n’aient pas de soucis d’argent si possible. Nous avons également abordé un autre point : nous ne voulons pas que nos enfants prennent de mauvaises habitudes qu’il leur soit difficile de s’en défaire en vieillissant, comme vivre au-dessus de leurs moyens. Il s’agit des raisons du point de vue des enfants.

Pour les parents, je pense que les études montrent que la plupart des Canadiens ne peuvent pas se permettre de soutenir financièrement leurs enfants adultes, mais que, s’ils le peuvent, certains sont prêts à le faire, même si cela risque de compromettre leur propre avenir financier. À l’autre extrémité du spectre, si une famille a beaucoup de moyens et est riche, il arrive que les parents veuillent tout de même s’assurer que leurs enfants acquièrent ces compétences, car ils ne veulent pas encourager la dépendance à l’égard de l’argent dont ils disposent. Ils veulent que leurs enfants sachent comment bien gérer leur argent, qu’ils soient responsables, qu’ils aient une bonne maturité financière et qu’ils possèdent les compétences nécessaires pour gérer l’argent dont ils pourraient hériter un jour.

Chris Cooksey : C’est intéressant, on pourrait facilement penser que l’on ne veut pas faire faillite et qu’il faut donc apprendre à gérer son argent. Néanmoins, on ne prête probablement pas assez attention aux aspects physiques et à ceux liés à la santé. Il va sans dire qu’il y a certainement plus d’un couple qui a fini par se séparer pour des raisons financières.

Robin Taub : Oui, il est également très important d’être sur la même longueur d’onde. Comme vous l’avez dit, pour l’harmonie de la relation, mais aussi pour présenter un front uni à vos enfants.

Chris Cooksey : Oui, vous avez raison. En ce qui concerne le manque d’éducation en matière de planification financière, comme nous l’avons mentionné au début, je suis ravi d’apprendre que le système d’éducation progresse enfin. Même lorsque j’étais au secondaire, et je n’aimais pas vraiment l’école, j’ai souvent pensé qu’un cours sur ce sujet serait très bénéfique. Lorsque vous êtes à l’université, si vous faites des études postsecondaires, il y a plein de sociétés de cartes de crédit qui sont ravies de vous fournir une carte de crédit pour aller au bar, s’amuser. Et, bien sûr, on ne vous apprend pas vraiment à payer le solde de votre carte. Vous le faites quelques fois, puis faites d’autres achats. Je parle de ma propre éducation, mais peut-être que ce n’est plus comme ça que ça se passe.

Robin Taub : Oh, c’est vrai. Vous avez dit que vos enfants terminent le secondaire, donc ils n’ont pas encore été à l’université. Si vous les emmenez à l’université, peut-être pour une visite ou lorsqu’ils y vont, vous serez étonné de voir que ces sociétés de cartes de crédit sont toujours là, qu’elles ont aussi des ambassadeurs, et que leur but est de vous inciter à vous inscrire et à utiliser une carte de crédit. Comme vous le dites, beaucoup d’adolescents, s’ils n’ont pas été sensibilisés ou s’ils n’ont pas appris eux-mêmes, sont très naïfs par rapport aux cartes de crédit. Ils pensent que c’est de l’argent gratuit. Ils pensent qu’ils ont une carte qu’ils peuvent l’utiliser pour payer des choses. En fin de compte, avec une carte de crédit, vous ne faites qu’emprunter de l’argent à court terme. Vous bénéficiez d’un délai de grâce si vous payez la totalité à la date de paiement, sans intérêts, mais vous empruntez de l’argent. Si vous ne réglez pas le solde, les intérêts vont commencer à s’accumuler, et beaucoup d’adolescents ou même de jeunes adultes ignorent souvent ce fait. C’est un très bon exemple, et la dette de carte de crédit est quelque chose qui peut facilement échapper à tout contrôle.

Chris Cooksey : Tout à fait. Comment commençons-nous à sensibiliser les enfants? Si vous avez un enfant de trois ans, vous donnez comme exemple que vous avez trois raisins, quelque chose coûte deux raisins, et il y a de la taxe. J’imagine que vous ne faites pas ce genre de choses. Par où commencer?

Robin Taub : J’ai entendu des gens dire qu’ils utilisaient les bonbons d’Halloween pour enseigner les taxes à leurs enfants. De nombreuses personnes m’ont dit qu’elles avaient des enfants très jeunes, de moins de cinq ans, qui s’intéressaient à l’argent. Mon livre est conçu pour commencer à enseigner aux enfants à partir de cinq ans, donc pour les jeunes enfants de cinq à huit ans, et c’est normalement ce que je suggère. Certains enfants exprimeront une curiosité pour l’argent ou un intérêt plus tôt. Et c’est très bien ainsi. C’est le signe qu’ils sont prêts à apprendre. Mais pour la plupart, disons que c’est entre cinq et huit ans, et c’est à ce moment-là qu’ils commencent à s’intéresser, qu’ils vont à l’école maternelle, qu’ils sont entourés d’autres enfants, qu’ils voient ce que les autres enfants ont et font, et qu’ils peuvent commencer à poser des questions. Ils sont aussi avec vous, et vous utilisez toujours de l’argent sous une forme ou une autre, souvent sous forme numérique. C’est donc le moment idéal pour commencer, parce que vous voulez commencer quand vos enfants sont jeunes et développer ces leçons au fur et à mesure qu’ils grandissent. Ils peuvent faire des erreurs lorsque les enjeux sont faibles et apprendre de ces erreurs si vous commencez à leur enseigner quand ils sont jeunes, comme avec votre exemple de carte de crédit. Si vous attendez jusqu’à ce qu’ils soient plus vieux et qu’ils ne connaissent rien à l’argent, ils pourraient avoir quelques ennuis.

Chris Cooksey : Oui, vous avez raison. Les bonbons d’Halloween sont un moyen intéressant de le faire. Dans notre maison, nous avions l’habitude de prendre les bonbons d’Halloween quand ils dormaient et ils ne se rendaient même pas compte qu’ils apprenaient à gérer un budget. Entre cinq et huit ans, nous commençons par introduire les concepts de base, j’imagine. Alors, comment commençons-nous à passer à des situations plus complexes à mesure qu’ils vieillissent?

Robin Taub : Le cadre que j’ai créé et qui, je pense, est vraiment utile pour rendre ce processus moins accablant pour les parents, comprend cinq sujets essentiels, que j’appelle les cinq piliers de l’argent. Il s’agit de gagner, d’épargner, de dépenser, de partager et d’investir. Il faut donc d’abord gagner de l’argent, puis choisir comment l’épargner, le dépenser, le partager et l’investir. Ces cinq piliers ne changent jamais. Ils sont fondamentaux, mais les exemples spécifiques, les discussions familiales ou l’apprentissage pour chacun de ces cinq piliers changent au fur et à mesure que les enfants grandissent et se développent. Vous voulez toujours partager avec vos enfants des informations adaptées à leur âge. Ce que vous enseignerez à un enfant de 5 ans sur l’épargne sera très différent de ce que vous enseignerez à un jeune de 17 ans, et il en va de même pour chacun de ces cinq piliers. C’est ainsi que vous procédez. Vous vous appuyez sur ce qui a précédé et vous vous assurez que les informations que vous partagez sont adaptées à l’âge des enfants.

Chris Cooksey : Oui. Je pense que c’est important. C’est une vaste discussion, et une chose dont j’ai parlé à mes enfants, c’est que lorsque vous gagnez de l’argent, vous pouvez en dépenser un peu. Vous l’avez gagné, donc vous devriez vous récompenser, mais si vous gagnez 500 dollars par mois, par exemple, ne partez pas en voyage ce mois-là, parce que vous allez tout dépenser. C’est donc une façon précise de trouver l’équilibre entre épargner et penser à l’avenir, et vivre le moment présent.

Robin Taub : Oui. Vous voulez qu’ils commencent à penser ainsi dès qu’ils commencent à gagner de l’argent. Cela peut signifier un emploi pour un adolescent, mais même si vous donnez une allocation à vos enfants s’ils sont plus jeunes et qu’ils ne sont pas encore en mesure de travailler, vous voulez quand même qu’ils passent par ce processus de réflexion : « Je dois économiser un peu parce que j’ai un but. » Vous voulez qu’ils dépensent un peu, car il y a toujours des choses dont vos enfants ont besoin et qu’ils veulent, puis vous voulez les encourager à en partager une partie pour aider les autres et à mettre une partie de côté pour l’investir à long terme. Je suis d’accord pour dire que plus tôt ils en feront l’expérience, plus cela sera constructif, et surtout s’ils travaillent ou si vous leur donnez une allocation dont ils sont propriétaires. Ils réfléchiront plus longuement et plus sérieusement à ces décisions, et ils se rendront compte que l’argent est une ressource limitée et qu’il faut faire des choix et en assumer les conséquences.

Chris Cooksey : Si vous vivez à proximité de votre famille, ou même si vous n’y vivez pas à proximité, toute la famille peut-elle s’impliquer? Les grands-parents? Les parents? Est-ce également une bonne stratégie?

Robin Taub : Oui, les membres de la famille sont souvent impliqués, même s’ils ne vivent pas à proximité. Il est très courant de recevoir de l’argent de ses grands-parents pour un anniversaire ou pour les vacances. Si les grands-parents sont impliqués dans la vie des enfants et qu’ils vivent à proximité, ils peuvent jouer un rôle très important. Je pense que ce qui peut être un peu délicat, c’est de s’assurer que les grands-parents et les parents sont sur la même longueur d’onde. Souvent, les grands-parents, qui ont fait tout le travail difficile d’élever leurs propres enfants, ont maintenant des petits-enfants et veulent en profiter. Ils veulent les gâter. Et cela peut nuire aux leçons que les parents essaient d’enseigner à leurs propres enfants. Il faut s’assurer que l’on communique avec ses propres parents, soit les grands-parents, sur ce que l’on essaie de faire, afin qu’ils ne compromettent pas certaines de ces leçons.

Chris Cooksey : En effet, vous avez raison. J’imagine que c’est important lorsqu’ils sont plus jeunes, mais lorsqu’ils passent du stade d’adolescent à celui de jeune adulte, cela devient probablement plus important au fur et à mesure. Vous avez parlé des cinq piliers, et peut-être qu’il y en a cinq, mais j’allais vous demander quelles sont les trois choses les plus importantes qu’un adolescent ou un jeune adulte puisse faire. Quels conseils donneriez-vous?

Robin Taub : Je suis d’accord pour dire que l’adolescence est une étape cruciale, car c’est à eux de décider ce qu’ils vont faire. Vont-ils poursuivre leurs études à l’université, dans un établissement d’enseignement supérieur ou dans une école de métiers? Vont-ils commencer à travailler? Ils devront alors prendre des décisions plus difficiles pour investir dans leur éducation ou travailler, voire déménager et gérer le budget de leur ménage. Je crois qu’il y a vraiment cinq piliers. On entend parfois parler de trois piliers, à savoir gagner, épargner et dépenser, mais je ne pense pas qu’il faille oublier le partage et l’investissement. Je pense qu’à ce stade, la préparation à l’université ou aux études supérieures constitue une part importante de l’éducation financière et de la gestion de finances. Il faut espérer que cela commence tôt, car en tant que parent, vous avez peut-être investi de l’argent dans un REEE que vous allez retirer. Vous devez également vous demander comment vous allez payer pour cela. Une partie de cet argent pourrait provenir du REEE. Votre enfant va-t-il travailler pendant ses études universitaires ou supérieures? Quels sont ses enjeux personnels dans cette situation? Je pense qu’il est très important qu’ils soient responsables d’une partie du budget pour leurs dépenses scolaires. Peut-être la totalité dans certains cas. Vous avez vraiment besoin de vous asseoir et d’avoir cette discussion sur l’argent. Il s’agit d’une phase et d’une étape très importantes pour parler d’un budget à vos enfants. Et encore une fois, espérons qu’à l’adolescence, ils aient un budget simple qu’ils utilisent. Toutefois, cela devient plus important particulièrement lorsqu’ils quittent la ville et doivent gérer un ménage pour la première fois.

Chris Cooksey : Oui, vous avez raison. Aujourd’hui, mon aîné suit la voie des métiers et il a commencé à toucher son salaire. Un jour, il m’a dit : « Je n’arrive pas à croire combien d’argent va à mes dépenses, y compris les impôts et ce genre de choses. » Je lui ai dit : « Bienvenue dans le monde, c’est comme ça que ça se passe ».

Robin Taub : Le choc du chèque de paie.

Chris Cooksey : Oui. Le choc du premier chèque de paie. Comment avoir cette conversation pour les préparer? Parce que je pense que toute personne, la première fois qu’elle reçoit un chèque de paie, se demande qui est le RPC et pourquoi il prend mon argent.

Robin Taub : Effectivement C’est un excellent exemple de moment propice à l’apprentissage, et c’est une autre stratégie que j’encourage les parents à mettre à profit, à savoir utiliser ces occasions de la vie quotidienne pour enseigner une leçon d’argent à leurs enfants. Ainsi, si votre enfant travaillait lorsqu’il était adolescent, il a peut-être reçu un chèque de paie, ou bien c’est maintenant qu’il poursuit sa carrière. Il faut s’asseoir avec eux et leur expliquer. Il se peut qu’ils ne reçoivent pas de chèque physique ou de bulletin de paie comme c’était le cas il y a longtemps, et que le tout soit numérisé, mais il y aura tout de même une ventilation. Vous devez expliquer que l’impôt sur le revenu est retenu à la source, c’est le terme technique. Cela signifie qu’il est prélevé directement sur votre salaire brut et envoyé à l’Agence du revenu du Canada, de sorte que lorsque vous remplissez votre déclaration d’impôt, vous avez déjà payé l’impôt. L’Agence ne va pas attendre la fin de l’année. Elle veut l’impôt en avance. Comme vous l’avez mentionné, il n’y a pas que l’impôt sur le revenu. Il y a également des déductions pour le Régime de pensions du Canada (RPC) et l’assurance-emploi (AE). Vous voulez également expliquer ce que sont ces choses. Dans le livre, j’explique simplement ce que sont ces choses, afin que vos enfants comprennent ce qu’ils paient. Selon l’endroit où ils travaillent, ils peuvent également avoir la possibilité d’épargner dans un REER collectif. L’entreprise peut même verser une contribution équivalente. Il faut donc examiner cela aussi et voir s’il y a des possibilités pour eux d’augmenter leur épargne en profitant de ce genre de programme d’équivalence, mais oui, c’est un moment d’apprentissage très important, le chèque de paie.

Chris Cooksey : Vous avez mentionné le numérique à plusieurs reprises, et je suis d’un âge où le numérique est nouveau comparativement à la façon dont j’ai grandi. Alors, les choses ont-elles changé avec le numérique ou est-ce simplement la même chose, mais en format différent.

Robin Taub : Les choses ont changé, c’est certain. Lorsque j’ai écrit ce livre pour la première fois, il y a 13 ans, c’était l’époque prénumérique et lorsque je l’ai mis à jour, nous étions à l’époque postnumérique, après la pandémie. Les choses ont donc beaucoup changé, et la pandémie a vraiment accéléré l’utilisation du numérique. Si vous vous souvenez bien, personne ne touchait à l’argent physique. J’encourage toujours les parents de jeunes enfants à commencer par l’argent comptant, car c’est tangible et concret. La tirelire est toujours un excellent moyen d’enseigner l’argent aux enfants, et aujourd’hui, on peut même trouver des tirelires à quatre fentes : dépenser, épargner, partager et investir. Elles ont donc également évolué. Cependant, de manière réaliste, dès que les enfants ouvrent un compte bancaire, un compte jeune, ils obtiennent une carte de débit et peuvent retirer de l’argent. Ils peuvent aussi dépenser en utilisant cette carte de débit en magasin ou en ligne. Ainsi, il est très important de leur apprendre cela, même si vous ne donnez pas d’argent comptant, ce qui procure un sentiment viscéral de perte, comme si vous perdiez réellement quelque chose. Quand c’est numérique, il n’y a plus le même sentiment. Il faut donc le ramener, et pour ce faire, on peut notamment tirer parti des outils numériques. Au Canada, toutes les banques ont intégré ces outils. Elles ont des services bancaires mobiles avec beaucoup d’outils intégrés, comme des outils de suivi pour aider à suivre vos dépenses, les catégoriser, créer des budgets, des notifications et des alertes. L’utilisation de ces outils peut contribuer à ramener cette prise de conscience, en particulier en ce qui concerne les dépenses, car celles-ci sont devenues si faciles à effectuer. Il est si facile de dépenser en tapant votre carte ou votre téléphone, qu’il faut essayer de ramener cette prise de conscience en mettant en place une notification, notamment sur votre téléphone intelligent ou sur votre montre. Si vous possédez l’un de ces appareils, vous serez averti chaque fois que vous dépenserez de l’argent. Mais cela vous aide aussi à savoir ce qui se passe. Il est tellement facile de vérifier son solde, la date de paiement de sa carte Visa ou le coût de ses prochaines factures sur son téléphone. L’utilisation de ces outils vous permet vraiment de mieux contrôler votre argent. Quant à nos enfants, ils sont tellement à l’aise avec les outils numériques qu’ils utilisent beaucoup leur téléphone. Je pense qu’il suffit de leur en montrer un peu pour qu’ils découvrent beaucoup de choses par eux-mêmes et qu’ils vous apprennent des choses.

Chris Cooksey : Oui, c’est tout à fait vrai. Avant de conclure, parlons peut-être un peu du livre et notamment d’où les gens peuvent se le procurer.

Robin Taub : Oui. Merci, Chris. Le livre s’intitule The Wisest Investment: Teaching Your Kids to Be Responsible, Independent and Money-Smart for Life. Il a été rédigé à l’intention des parents pour les aider à sensibiliser leurs enfants aux questions d’argent. Pour les parents qui ont l’impression de ne pas avoir l’argent ou les connaissances nécessaires, ou qui ne font peut-être pas un bon travail eux-mêmes, ce guide les mettra à l’aise et leur donnera les informations dont ils ont besoin, ce dont il faut parler à chaque âge et à chaque étape, dans le cadre des cinq piliers de l’argent dont nous avons parlé. Le premier chapitre s’adresse aux parents pour les aider à mettre de l’ordre dans leurs finances. Je parle de 11 habitudes saines en matière de gestion financière, puis les quatre chapitres suivants touchent chacune des différentes tranches d’âge que nous avons abordées, comme les jeunes enfants, les préadolescents, les adolescents et les jeunes adultes. Il s’agit d’une lecture rapide et facile, disponible dans toutes les librairies en ligne. Si vous vous rendez sur le site thewisestinvestment.com, vous trouverez un lien vers l’endroit où vous pouvez l’acheter. La plupart des gens l’achètent sur Amazon, mais il y a d’autres détaillants de livres en ligne qui le vendent.

Chris Cooksey : Génial. Et votre nom de famille s’écrit T-A-U-B, si les gens cherchent le livre, donc Robin Taub. Je tiens à vous remercier de votre présence aujourd’hui, Robin. J’ai pris quelques notes, mes enfants vont sans doute chercher à m’éviter cette fin de semaine, afin qu’ils n’aient pas à en entendre parler, mais je gagnerai. Merci beaucoup de nous consacrer du temps aujourd’hui.

Robin Taub : Merci de m’avoir invitée, Chris. Merci.

Chris Cooksey : Écrivez-nous à l’adresse advantagedinvestorpod.ca. Abonnez-vous sur Apple, Spotify ou l’application où vous trouvez vos balados. N’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller si vous avez des questions. Merci d’avoir pris le temps de nous écouter aujourd’hui. À la prochaine. Portez-vous bien.

 

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