L'investisseur avantagé : Volatilité du marché des titres à revenu fixe et mise à jour de mi-année (ép 101)

Harvey Libby, négociateur en chef des titres à revenu fixe, rejoint l'animateur Chris Cooksey pour sa visite de mise à jour périodique afin d'examiner l'année 2024 jusqu'à présent et la direction qu'elle pourrait prendre, notamment :
- Volatilité du marché des titres à revenu fixe
- Bilan de l'année écoulée
- Taux et inflation
- Possibilités
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Transcript
Chris Cooksey : Bonjour et bienvenue dans L’investisseur avantagé, un balado de Raymond James Ltée, qui offre une perspective aux investisseurs canadiens voulant rester informés et concentrés sur le succès à long terme. Nous enregistrons cet épisode le 15 août 2024. Je m’appelle Chris Cooksey et je travaille pour le service Communications d’entreprise et marketing de Raymond James. Aujourd’hui, Harvey Libby, négociateur en chef des titres à revenu fixe, est de retour au balado pour sa visite de mise à jour régulière. Bon retour à L’investisseur avantagé, Harvey. Je vous remercie grandement de prendre le temps de discuter avec moi et j’espère que vous allez bien.
Harvey Libby : Merci, Chris. Je vais très bien.
Chris Cooksey : Heureux de l’entendre. La dernière fois que vous avez participé à notre émission, c’était en avril. Nous avons eu quelques baisses de taux au Canada depuis lors, et il semble qu’il y en ait aussi aux États-Unis. Pourquoi ne pas commencer par un récapitulatif d’où nous en sommes en 2024?
Harvey Libby : Bien sûr. Depuis notre dernière discussion, les rendements ont baissé de façon spectaculaire, probablement d’environ 50 points de base. Je pense qu’en fin avril, nous étions aux alentours de 3,75 % pour les obligations canadiennes à 5 ans. Nous sommes maintenant à environ 3 %. Même chose pour les obligations canadiennes à 10 ans, nous en étions environ à 3,75 % à la fin avril et nous en étions à environ 3,08 % ce matin. Il y a beaucoup d’optimisme sur le marché, beaucoup de points de vue haussiers et beaucoup de hauts et de bas. La volatilité du marché est plutôt folle en ce moment. Il est rare de voir autant de volatilité sur les marchés à revenus fixes, et il y en a eu beaucoup. Les chiffres publiés, qu’il s’agisse de l’IPC, du PPI ou des demandes d’indemnisation du chômage, peuvent faire varier les marchés de cinq ou dix points de base en une journée, ce qui représente une grande volatilité pour les marchés fixes qui sont habituellement assez stables par rapport aux marchés des actions ou à tout autre marché mondial. Nous constatons que les économistes prévoient une nouvelle baisse des taux d’intérêt. Nous voyons une forte poussée d’optimisme. À un moment donné à la fin du mois dernier, nous pensions qu’il y aurait neuf baisses de taux d’ici à la fin de 2025 aux États-Unis. Maintenant, nous en sommes plutôt certains. À ce sujet, nous sommes passés de neuf à huit, puis à neuf. Actuellement, l’opinion des économistes est très variable. Je pense qu’ils sont un peu trop optimistes. À quelle vitesse la Réserve fédérale peut-elle réellement réduire? Vous savez, il y a tellement d’occasions où réduire les taux et vous penseriez qu’ils feraient une pause, surtout au Canada. Quoi qu’il en soit, au Canada, on prévoit 75 points de base d’ici la fin de l’année. Je pense à 50 points de base environ. Les économistes prévoient également que d’ici juillet, nous aurons procédé à environ six réductions de notre taux d’intérêt au jour le jour, qui est actuellement de 4,53 %. Ils pensent qu’il sera d’environ 3 %. C’est une très bonne chose pour le consommateur moyen dont le prêt hypothécaire arrive à échéance. C’est une excellente nouvelle pour eux, comme ils doivent renouveler leur prêt. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les investisseurs qui essaient d’investir à long terme. C’est notre problème actuel. Les rendements commencent à s’évaporer et le message que nous cherchons à passer, que vous nous avez aidés à communiquer, c’est qu’il faut investir au moment où tout va bien, puis continuer à investir.
Nous faisons donc la même chose. Aujourd’hui, nous faisons exactement la même chose, nous disons aux gens d’essayer de prolonger progressivement cette période, car les taux vont certainement baisser. Il se peut que ce soit chaotique et que vous voyiez des fluctuations de 10 points de base, mais la tendance est de votre côté et est en train de baisser. Les rendements sont donc en baisse, c’est certain.
Chris Cooksey : Je vois. En ce qui concerne l’inflation, nous avons vu les chiffres et elle a certainement diminué légèrement. Cela n’enlève rien au fait qu’un paquet de croustilles semble coûter 25 dollars. Quelle est l’influence de l’inflation sur les marchés en ce moment?
Harvey Libby : L’inflation crée justement de l’optimisme en ce qui concerne les taux et leur baisse, ce qui alimente définitivement le feu. Le dernier IPC du Canada était de 2,7 %. Si l’on recule jusqu’à la mi-juin de 2022, nous étions plus proches de 8 %. Il a diminué de façon spectaculaire. Aux États-Unis, la dernière mesure était de 2,9 %, de sorte que les chiffres de l’IPC du Canada et des États-Unis sont assez proches. Et le 22 juin, date qui semble être le point culminant, les taux américains étaient supérieurs à 9 %. L’inflation a donc baissé de manière spectaculaire et semble continuer sur cette voie, ce qui aide certainement les économistes à prédire une baisse des taux.
Chris Cooksey : Et cela nous ramène à ce que vous avez dit à propos des rendements et de ce genre de choses. La dernière fois que vous avez participé à l’émission, nous avons prédit qu’il allait probablement baisser. C’est peut-être le meilleur moment de bloquer les rendements. Avez-vous d’autres commentaires à faire sur les taux? Sinon, poursuivons-nous la même tendance avec l’échelonnement, un sujet dont nous aimons bien discuter durant cette émission?
Harvey Libby : En effet, c’est resté très sûr. C’est logique pour l’investisseur moyen, c’est la façon la plus sûre de procéder. Cependant, peut-être qu’au lieu d’un échelonnement sur 1 à 5 ans, il est plus avantageux de pousser un peu plus loin pour atteindre 10 ans. La plupart des gens se sentent plus à l’aise avec un échelonnement sur 1 à 5 ans. Ils vont à la banque et voient un CPG de 1 à 5 ans. Ils se voient faire une offre et peuvent la comparer. Pour nos conseillers, la vente la plus facile en ce moment, ou depuis un an, est celle d’un CPG rapportant X %. D’un autre côté, le rendement des obligations de sociétés est un peu moins élevé, mais elles sont offertes à prix réduit. Dans le cas du revenu après impôts, les implications sont donc bien meilleures dans le cas d’un compte imposable. Ainsi, le revenu après impôts est la voie à suivre. Et il était facile de montrer que ce gain en comparaison à un CPG, en achetant une obligation après impôt ou à prix réduit par rapport à un CPG de un à cinq ans. Il est facile de montrer que les clients sont à l’aise avec un échelonnement sur un à cinq ans.
Personne ne veut aller jusqu’à 30 ans. Qui sait ce qui se passera dans 30 ans? Mais entre un et cinq ans, c’est très sûr. La raison pour choisir l’échelonnement sur un à cinq ans, dont nous parlons constamment, est que vous établissez un produit par an pendant cinq ans. Et chaque année, un cinquième de cette somme arrive à échéance, et vous la réinvestissez dans l’échelon suivant. Dans un environnement de taux normal, l’échelon suivant ou l’année suivante devrait avoir un rendement plus élevé que la cinquième année, ou pardon, la quatrième année, parce que vous allez investir dans la cinquième année. Il s’agit simplement d’un rééquilibrage constant ou d’un réinvestissement constant aux nouveaux taux, ce qui est tout à fait logique pour les investisseurs.
Chris Cooksey : Lorsqu’il s’agit de revenus fixes, les rendements sont les rendements, mais nous ne devrions pas minimiser l’aspect sécuritaire de la question. C’est une section de votre revenu qui constitue le plancher, pourrait-on dire.
Harvey Libby : Vous savez quoi? C’est un très bon point. L’aspect sécuritaire est très important. Nous avons tendance, lorsque les taux passent à 1 ou 2 %, à oublier les taux fixes et à les mettre de côté pour donner plutôt la priorité à ce compte de dividende qui rapporte 3 %. C’est beaucoup plus logique, mais vous enlevez l’aspect sécuritaire. Il s’agit d’une composante de votre portefeuille. Qu’il s’agisse de 15 %, 20 %, 30 % ou 50 % de votre portefeuille, vous devriez toujours vous diversifier. Vous devriez toujours investir dans cette composante. À l’avenir, c’est ce qui a été le plus important. Désolé, dans le passé. Cela a été la chose la plus importante à faire pour s’assurer que les gens investissent toujours dans des taux fixes à 2 %, car ils devraient toujours investir dans quelque chose. Lorsque les taux atteignaient 1 et 2 %, les gens auraient dû se tourner vers des rendements à plus court terme, mais ils devraient toujours être dans le titre pour leur sécurité.
Chris Cooksey : D’accord. Passons maintenant aux occasions. Je pense que la dernière fois que vous êtes venu, nous avons parlé des occasions au sein des entreprises. Est-ce toujours le cas? Ces occasions existent-elles encore ou le marché a-t-il changé?
Harvey Libby : Les entreprises sont toujours, à mon avis, le bon filon du marché, un élément dans lequel il faut absolument investir, en raison des gains que nous connaissons en ce moment. Au Canada, en particulier, nous avons des entreprises de grande qualité, la plupart des entreprises au Canada, qui représentent, à ma connaissance, plus de 60 % des obligations commerciales au Canada. Nous avons de bons titres de société, remarquables même. Il y a donc beaucoup d’émetteurs dans un échelonnement sur 1 à 5 ans. Pour l’échelonnement sur 1 à 10 ans, il y en a beaucoup moins, car les banques ne semblent pas vouloir émettre des obligations à si long terme, mais il y aura davantage d’échéances à 5 ans. Entre cinq et dix ans, il y a d’autres titres de qualité supérieure que vous pouvez choisir. Des titres comme Bell Canada, Enbridge ou CNR, entre autres. Il faut donc comparer ces chiffres avec ceux des provinces et du Canada. Si vous n’aimez pas les risques, je n’achèterais jamais un titre commercial, j’achèterais toujours des titres provinciaux. Vous savez, si vous regardez les niveaux, il y a les titres canadiens, provinciaux et commerciaux. Désolé, il y a les titres commerciaux de la catégorie investissement, puis les titres commerciaux à haut rendement. Maintenant, lorsqu’il est question des titres commerciaux à haut rendement, ce n’est pas que je ne les aime pas.
Ils représentent une partie tellement intégrée du marché. Je pense qu’il vaut mieux acheter un FNB ou un titre que quelqu’un regarde vraiment, qui regarde ces obligations commerciales et les juge, regarde vraiment le bilan. Des gens qui sont bien plus intelligents que je puisse l’être et qui les achètent parce qu’il faut beaucoup de connaissances pour gérer des obligations à haut rendement. Nous restons donc à l’écart des titres à haut rendement. Nous choisirons des titres de la catégorie investissement et vous présenterons un tel produit. Je pense que la question revient à savoir s’il est logique de choisir un titre commercial plutôt qu’un CPG à l’heure actuelle. Et je ne sais pas si vous le savez, Chris, mais le marché va de haut en bas, et vice-versa. Les CPG sont lents à réagir au marché. Vous avez une obligation canadienne qui réagit au marché en 30 secondes, et lorsque des chiffres sur le marché sont publiés, il réagit en trois jours. Il peut céder 30 points de base de rendement, il peut gagner 30 points de base de rendement. Mais, les CPG et les émetteurs de CPG ne réagissent pas aussi rapidement. Ils attendront une ou deux semaines avant de commencer à modifier leurs tarifs. Si vous souhaitez investir à ce moment-là, il est donc possible d’acheter un CPG. Si vous êtes un client qui achète et conserve, vous ne vous en souciez pas. De toute façon, vous allez l’acheter et le conserver, dans les cas où vous avez acheté un titre provincial, un titre canadien ou un titre commercial. Si un CPG offre un meilleur rendement et que vous n’avez pas besoin des avantages après impôt, ou s’il offre simplement un meilleur rendement, même après impôt, alors vous devriez acheter un CPG.
Vous devriez parler à votre conseiller, c’est pour ça que vous le payez, pour qu’il vous donne des conseils, pour qu’il vous dise quel est le meilleur produit pour la durée que vous recherchez.
Chris Cooksey : Et je suppose aussi, comme vous l’avez mentionné avec les titres à haut rendement, que vous investissez par le biais d’un fonds commun de placement ou d’un FNB ou autre. Est-ce le bon choix pour vous? Ces gestionnaires sont également en contact avec les entreprises; ils ont donc une vision plus approfondie du marché à cet égard également, n’est-ce pas?
Harvey Libby : C’est exactement correct. Ils s’adressent aux entreprises. Ils ont passé en revue leurs bilans. Ils les ont examinés. Ils savent que si quelque chose arrivait à l’entreprise elle-même, elle vaudrait probablement un certain montant sur la base d’un rachat. Ils sont plus intelligents que nous, Chris.
Chris Cooksey : C’est la plupart des gens dans mon cas. Je l’ai dit à votre place. Merci d’avoir pris le temps de participer à ce balado aujourd’hui. Nous nous reverrons à l’automne pour une nouvelle mise à jour, et profitez bien du reste de l’été.
Harvey Libby : Merci à vous aussi. Prenez soin de vous.
Chris Cooksey : Écrivez-nous à l’adresse advantagedinvestorpod@raymondjames.ca. Abonnez-vous sur Apple, Spotify ou l’application où vous trouvez vos balados. N’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller si vous avez des questions. Merci d’avoir pris le temps de nous écouter aujourd’hui. À la prochaine. Portez-vous bien.
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