Perspectives et stratégies
Les tarifs douaniers continuent de ternir un horizon pourtant favorable
Faits saillants macroéconomiques – Janvier
- Au Canada, les données de novembre ont révélé le mois le plus faible de l’année, marqué toutefois par des événements ponctuels, notamment des perturbations du travail. Nous anticipons un rebond en décembre, soutenu en partie par le congé fiscal qui s’étend jusqu’à la mi-février. À plus long terme, la croissance du PIB est attendue à 1,8 % en 2025 et 2026, contre 1,3 % en 2024. L’inflation continue de refluer, l’indice des prix à la consommation se maintenant sous ou au seuil des 2 % depuis cinq mois, ce qui ouvre la voie à la poursuite de l’assouplissement monétaire par la Banque du Canada.
- Aux États-Unis, l’économie demeure remarquablement robuste, avec une croissance du PIB réel estimée à 2,8 % en 2024, après une progression de 2,9 % en 2023. Nous prévoyons un ralentissement modéré, mais toujours supérieur au potentiel, avec une croissance attendue de 2,4 % en 2025 et de 2,2 % en 2026. En décembre, l’IPC global a atteint 2,9 %, contre 2,7 % en novembre, tandis que l’IPC sous-jacent a légèrement reculé de 3,3 % à 3,2 %. La Réserve fédérale a repoussé son objectif de retour à une inflation de 2 % à 2027, adoptant une approche plus prudente quant à l’assouplissement des taux d’intérêt.
- Les marchés de l’emploi témoignent d’un léger fléchissement, mais le taux de chômage américain demeure bas, à 4 %, tandis que le taux de chômage canadien a récemment reculé à 6,6 %, conséquence du ralentissement de la croissance démographique. Des réformes en matière d’immigration sont en cours de part et d’autre de la frontière, ce qui pourrait influencer l’évolution du marché du travail. Toutefois, l’impact des tarifs douaniers pourrait provoquer des licenciements supplémentaires et ralentir les embauches, particulièrement au Canada.
Performance des marchés financiers – Janvier
- En janvier, l’indice TSX composé a affiché un rendement de 3,3 % et un rendement total de 3,5 %, surpassant la performance de l’indice S&P 500, qui a enregistré un rendement de 2,7 % et un rendement total de 2,8 % en monnaie locale.
- La progression du TSX a été largement soutenue par les secteurs des matériaux et des technologies de l’information. À l’inverse, la performance du S&P 500 a été entravée par les difficultés du secteur des semi-conducteurs, affecté par la montée en puissance de DeepSeek, un outil d’intelligence artificielle moins coûteux à former, utilisant des puces moins sophistiquées.
- Alors que la saison des résultats du quatrième trimestre 2024 est déjà bien avancée, la visibilité reste encourageante. Le bénéfice par action (BPA) prévisionnel du S&P 500 affiche une hausse de 12 % sur un an au quatrième trimestre 2024, marquant ainsi la plus forte progression depuis le quatrième trimestre 2021.
À venir
- Nous anticipons de nouvelles tensions commerciales au fil de l’année, le président Trump réagissant à divers différends. Cela devrait perdurer jusqu’à la renégociation de l’accord USMCA, probablement avancée avant son échéance actuelle de mi-2026.
- Malgré ces turbulences, nous maintenons une perspective globalement positive pour les marchés boursiers en 2025, portés par la résilience économique et la croissance des bénéfices. Toutefois, les gains devraient être plus modérés que ceux enregistrés ces deux dernières années, où les rendements ont dépassé les 20 %. Nous anticipons également une volatilité accrue, qui pourrait inclure de multiples reculs en cours de route. Notre stratégie de placement pour le S&P 500 d’ici la fin de l’année 2025 s’établit à 6 375 points, sur la base d’un BPA estimé à 270 $ US et d’un multiple de valorisation de 23,5×, avec une préférence pour les secteurs des technologies, de l’industrie et de la santé. Pour l’indice TSX composé, nous prévoyons 26 300 points d’ici la fin de l’année pour un rendement total de 8,5 %.
- Nous anticipons que la Banque du Canada poursuivra la réduction progressive de son taux directeur par paliers de 25 points de base à chaque réunion, jusqu’à atteindre 2,25 % en juin. La Réserve fédérale, quant à elle, devrait adopter une approche plus prudente, ralentissant le rythme des baisses de taux tant que la croissance économique demeure robuste et que le chômage reste contenu. Nous projetons des réductions de 25 points de base aux environs du milieu et de la fin de l’année 2025, ramenant le taux directeur à 4 %.