Perspectives et stratégies
Récapitulatif de 2023
Alors que nous entrons dans le dernier mois de l’année 2023, il semble que les récessions que nous attendions pourraient enfin arriver. Le tableau ci-dessous révèle que la plupart des principaux indicateurs économiques indiquent maintenant un ralentissement au Canada par rapport à 2022. Les banques centrales se servent de la politique monétaire pour ralentir les économies dans le but de baisser l’inflation pour les replacer à leurs objectifs de 2 %. Atteindre cet objectif sans plonger l’économie dans la récession est un processus complexe et difficile, quoique réalisable, et nous pensons que le Canada et les États-Unis traverseront des récessions au cours de la première partie de 2024. La bonne nouvelle, c’est que nous sommes convaincus que ces récessions pourraient être parmi les plus faibles jamais enregistrées. Elles ont certainement été parmi les plus attendues.
Il convient de rappeler aux lecteurs qu’au Canada, bien que la Banque du Canada (BdC) ou le ministre des Finances puissent annoncer officiellement une récession sur la base des données de Statistique Canada, c’est le Conseil des cycles économiques de l’Institut C.D. Howe, qui aide à déterminer le cycle économique et les dates de récession. Alors que certains simplifient la détermination à deux trimestres consécutifs de contraction du PIB, la véritable détermination consiste à juger de l’ampleur, de la durée et de la portée d’un déclin de l’activité économique.
Des progrès notables ont été accomplis dans la maîtrise de l’inflation cette année. Au Canada, l’inflation globale est passée de 8,1 % en juin 2022 à 2,8 % en juin 2023, avant de rebondir légèrement à 4,0 %, puis de retomber à 3,1 % lors du dernier taux enregistré en octobre. Nous pensons que la trajectoire pour atteindre les 2 % demeurera houleuse. La Banque du Canada s’attend à une inflation vigoureuse, soit 3,5 % en moyenne jusqu’à la mi-2024, avant de revenir progressivement à l’objectif de 2 % en 2025. Cette trajectoire est particulièrement intéressante, car elle a une incidence sur la décision de la Banque du Canada de maintenir les taux d’intérêt à leur niveau élevé actuel, ce qui a pour effet de réduire les dépenses, afin de s’assurer que des pressions sont continuellement exercées sur l’inflation pour atteindre cet objectif. Il est toujours possible qu’une résurgence de l’inflation entraîne une nouvelle hausse des taux, et si la récession a une incidence plus importante, en particulier sur l’emploi, nous pourrions assister à une tendance à la baisse des taux plus tôt. Cependant, le scénario le plus probable est que l’effet de la récession demeure faible et que la Banque du Canada ne commence à baisser ses taux que vers la fin de 2024, à mesure que la trajectoire vers l’objectif de 2 % se confirme.
