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Avril 2024 : une baisse des taux pourrait bientôt devenir réalité

Le premier trimestre 2024 a été beaucoup plus fort que prévu. Nous avions prévu que la faiblesse de la croissance mondiale et le resserrement de la politique monétaire entraîneraient le Canada et les États-Unis dans de légères récessions, mais nous avons en fait constaté une bien meilleure résistance des dépenses de consommation et de la croissance du PIB. Les indices S&P 500 et TSX Composite ont poursuivi leur progression (+10,6 % et +6,6 %, respectivement, en monnaie locale) après les hausses déjà spectaculaires enregistrées au quatrième trimestre de l’année 2023. L’enthousiasme pour les actions américaines est resté élevé et s’est légèrement élargi pour inclure l’énergie, les services financiers et les produits industriels, mais les révisions positives des bénéfices ont jusqu’à présent principalement concerné les sociétés technologiques axées sur l’intelligence artificielle. De manière plus générale, la rentabilité reste sous pression pour la plupart des entreprises et des secteurs, bien que les investisseurs commencent à envisager une amélioration globale à l’horizon de 2025, d’où les perspectives positives du marché. Au Canada, les secteurs au meilleur rendement ont été l’énergie, la santé et l’industrie. Malgré des perspectives de croissance plus faibles jusqu’à la fin de l’année 2024, nous restons optimistes quant à l’amélioration de la situation en 2025.

Nous continuons à prévoir des réductions des taux directeurs au second semestre de 2024, potentiellement à partir de juin. Au début de l’année 2024, les marchés financiers américains tablaient sur 6 à 7 baisses de taux au cours de l’année. Quelques mois plus tard, avec une économie résiliente, un marché du travail encore relativement fort et une inflation tenace, de nombreux prévisionnistes évoquent la possibilité que la Réserve fédérale (Fed) ne réduise même pas ses taux cette année. Selon le diagramme en pointillés, 4 des 19 responsables de la Fed se rangent également dans le camp d’une réduction de 0 à 1, contre trois responsables en décembre. Notre équipe économique américaine continue de penser que la Fed procédera à trois réductions en 2024, mais elle a également la possibilité de reporter ces réductions, compte tenu de la vigueur persistante de l’économie américaine et de la faiblesse du taux de chômage. Nous avons également modifié nos prévisions, passant de la récession la plus légère de l’histoire des États-Unis à un scénario d’atterrissage en douceur, avec un léger relèvement de nos prévisions pour le PIB américain, qui passent de 1,7 % à 2,1 %. Au Canada, les baisses de taux se justifient davantage, avec une croissance économique plus faible qu’aux États-Unis, un taux de chômage plus élevé et en augmentation, et des chiffres d’inflation récemment meilleurs.

Éléments à retenir :

  • Économie américaine : Les prévisions sont passées de la récession la plus légère de l’histoire des États-Unis à un scénario d’atterrissage en douceur. La poursuite de la croissance économique et le maintien d’un faible taux de chômage enthousiasment les investisseurs, qui s’attendent à une amélioration des bénéfices et à un élargissement des marchés, malgré la possibilité que la Fed retarde encore le début des baisses de taux d’intérêt.
  • Économie canadienne : Malgré des résultats meilleurs que prévu au premier semestre 2024, l’économie devrait continuer à s’affaiblir jusqu’à la fin de l’année, sous l’effet d’une politique monétaire restrictive. Certains secteurs bénéficient de la vigueur des États-Unis et des prix de certains produits de base, mais les taux élevés ont ralenti l’économie canadienne beaucoup plus que l’économie américaine.
  • Décisions des banques centrales : Notre équipe d’économistes américains prévoit trois baisses de taux en 2024, dès le mois de juin, alors que le PIB ralentira pour atteindre une croissance légèrement inférieure à 1 % aux deuxième et troisième trimestres. Bien que ce chiffre soit beaucoup plus modeste que les attentes du consensus qui prévoyait six baisses de taux en début d’année, un plus grand nombre d’observateurs du marché semblent désormais plus conservateurs, ce qui augmente la possibilité d’une baisse moins importante, voire d’aucune baisse en 2024, car la Fed a le luxe de repousser cette décision étant donné que l’économie n’a pas été trop sollicitée jusqu’à présent et que les statistiques d’emploi sont restées résilientes. Au Canada, notre équipe chargée des titres à revenu fixe s’attend également à trois baisses de taux avant la fin de l’année, bien que la possibilité qu’il y en ait moins augmente rapidement. De nombreux observateurs du marché canadien semblent espérer de nouvelles réductions, et ce le plus tôt possible.

 

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